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Depuis ses origines aux alentours des années 1600, l’opéra a toujours entretenu une intime relation avec le royaume du surnaturel. Sorcières, farfadets et autres créatures monstrueuses hantent les livrets d’opéra ; des machineries d’une ingéniosité incroyable font apparaître mille et une merveilles aux spectateurs éberlués ; quant au travestissement des rôles (contre-ténors, femmes assurant des rôles d’hommes ou de garçons), il complète ce tableau d’un monde « à part ».
Digne héritier de ces deux siècles d’exploration, l’opéra romantique, bien qu’il s’attache à rendre compte d’une vérité des émotions, de l’homme, garde au fond de lui ces origines mystérieuses. Chœurs d’invocations au soleil ou à la lune chez Puccini, Massenet ou Bizet, apparition de mythes russes dans les Danses polovtsiennes d’Alexandre Borodine, voire narration directement empruntée de contes populaires (Hansel & Gretel d’Humperdinck, Le
Chat Botté de César Cui) ou de récits tombés dans le domaine du conte (Roméo & Juliette, Carmen)… les exemples ne manquent pas.
Pour ce projet du chœur Fiat Cantus, maintes fois reconnu sur la scène nationale et basé à Montrouge, réalisé en collaboration avec trois classes de la ville et leurs professeurs respectifs, croiser grand opéra et conte nous est paru une évidence afin d’offrir une porte d’entrée à ce monde si riche mais parfois rebutant.
Erminie Blondel, soprano solo
Quatuor Momentum*, quatuor à cordes
Choeur Fiat Cantus
Classes de CM2 & choeur du collège Maurice Genevois
Laura Kimpe, préparation des choeurs d’enfants
Thomas Tacquet, direction générale des choeurs
*quatuor en résidence à l’Opéra de Lyon – saison 2022-2023
Elevé aux humanités et aux lettres antiques, Pierre de Ronsard – dont nous fêtons en 2024 les 500 ans de la naissance – reste à la postérité pour sa capacité à avoir su les associer dans ses écrits à la vie de son temps. En effet, de sa jeunesse au milieu de la nature verdoyante et calme de son Vendômois natal, à l’amour de la Loire puis aux amours en actes, celui dont les poèmes furent mis en musique des centaines de fois par ses contemporains sut mieux que quiconque investir le lyrisme antique d’une attention sans cesse renouvelée envers son monde, qu’il soit intellectuel ou physique.
Plutôt que les controverses politiques, plutôt que les écrits de circonstance pour la cour, c’est cette attention envers le monde vivant – qui constitue le Ronsard le plus intime – que nous avons cherché à mettre en exergue dans ce programme. Animaux et plantes, rivières et forêts, tout bruisse, vit, rebondit chez le prince des poètes, prêtant tantôt à rire, tantôt à goûter, tantôt à admirer.
NA, narrateur
Gabrielle Rubio, flûtes et théorbe
Solistes du choeur Fiat Cantus
Thomas Tacquet, direction et chant
Spectacle donné dans le cadre du festival O Fil du Loir, au sein de la maison natale de Pierre de Ronsard, pour les commémorations des 500 ans de la naissance du poète
Si le monde intellectuel français se souvient de l’écrivain Charles Péguy pour son dialogue littéraire et spirituel avec Dieu, son influence politique dans la construction en France d’une pensée chrétienne de gauche, ses liens avec la musique et avec la première guerre mondiale semblent plus distants. Pourtant, c’est durant cette guerre, en qualité de lieutenant de réserve, qu’il perd la vie, emporté en septembre 1914 lors de la première bataille de la Marne. Quant au monde musical, s’il reconnaît sans ambage ne pas être musicien, le rôle de la musique instrumentale ou vocale, dans l’art, dans la société, dans les cérémonies l’interroge plus d’une fois, notamment quand elle incorpore le poème.
Ainsi, ce programme, en écho au travail de recherche mené par Fiat Cantus en 2018 ayant mené au CD Ode à la France, aura à cœur d’explorer les thématiques chères à Charles Péguy, à l’origine d’un art vocal national militant voire belligérant, de Jeanne d’Arc (en tant que symbole unissant républicains et chrétiens au XIXe siècle) aux évocations des églises bâties de la main de l’homme avec les Cathédrales de Gabriel Pierné, en passant par les mises en musique de textes des auteurs qu’il affectionnait comme Hugo, Maupassant… ou lui-même, et en finissant avec deux extraits d’un auteur musical influencé par sa pensée, Joseph Kosma.
Anaïs Merlin, soprano solo et récitante
Tsanta Ratia, ténor solo et récitant
Choeur Fiat Cantus
Thomas Tacquet, direction et piano
Projet mené en collaboration avec l’association Arteggio, les archives de Seine-et-Marne, l’ONAC-VG, la ville de Chauconin-Neufmontiers et le musée de la grande guerre de Meaux